Un véritable moment de doute. En traversant cette "forêt" d'objets usuels, j'eu véritablement l'impression de me promener dans une forêt tropicale, avec ses singes, ses perruches, ses cours d'eau... mais non. En écoutant attentivement chaque son, il apparut qu'aucun ne provenait des tropiques. Les sons proviennent d'objets basiques du quotidien, comme ceux exposés ici. Mais l'assemblage soigneusement réfléchi des artistes était fait pour nous donner l'illusion d'une ambiance tropicale. Ce fut pour moi une excellente démonstration : notre cerveau choisit un contexte pour imposer son point de vue. Il choisit ici ce qu'il sait des sons qu'il entend. L'information visuelle n'est plus pertinente. Il cherche frénétiquement aux tréfonds de sa mémoire. Il recompose ainsi son propre monde et joue le chef d'orchestre à notre insu. Je pense que c'est ainsi que notre cerveau compose avec l'art contemporain.
Rainforest V (variation 4), David Tudor & Composers Inside Electronics (John Driscoll, Phil Edelstein), 1973-2017.
Musée d'Art Contemporain de Lyon, France. 2019.
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