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Writer's picturePeggy Gerardin

Troublantes ressemblances : l’étude des hémifaces

Le photographe Inanis réalise depuis deux ans une série photographique de montages d'hémifaces de membres d'une même famille afin d'étudier leur ressemblance physique. Il s’est aperçu que le rapprochement des demi-visages forçait la ressemblance des membres d’une même famille, quelque soit l’écart générationnel, le métissage, etc. Ressemblance qui ne sautait pas aux yeux au premier abord.


Son travail est saisissant.

Sélection de photos de l’exposition #génétique du photographe Inanis @inanis_photo. Les visages sont des assemblages d’hémifaces de frère/soeur, mère/fille, grand-père/fils, etc. Si les ressemblances sont frappantes sur chaque visage ainsi recomposé, elles ne l’étaient pas au premier coup d’oeil pour deux visages distincts. Ici la composition artistique témoigne de la façon dont notre cerveau traite les visages.


De nombreuses questions sur le traitement perceptif des visages ont afflué, et nous avons eu des échanges d’informations très intéressants.


En premier lieu, face à deux hémifaces, le cerveau semble l’analyser comme n’importe quel visage qui s’offre à lui. Car il va agir selon un codage précis de localisation des indices pertinents (espace entre les yeux, le nez, la bouche etc — très basique). Seulement il va vite détecter les disparités visuelles et reconnaître qu’il s’agit de deux visages. Ainsi, plus les indices visuels sont proches, plus le cerveau est capable de les comparer (à l’inverse des nombreux mouvements des yeux qu’imposent deux visages séparés) : il reconnaît donc les disparités mais va plus facilement reconnaître les similitudes ! De plus, face à un visage, il aura une tendance à ‘gommer’ les disparités non pertinentes (par exemple, un visage n’est jamais complètement symétrique mais notre cerveau agit comme tel).


Y aurait-il, derrière tout cela, un traitement hémisphérique des visages ? Peu d’études sont probantes. De façon générale, lorsqu’on parle de spécialité hémisphérique en neurosciences, on parle d’un traitement local de l’hémisphère droit ou gauche. C’est une question de territoires : à la question « a-t-on reconnu des parties du cerveau qui traitaient préférentiellement du visage » la réponse est oui, mais dans les deux hémisphères. Les deux hémisphères reçoivent à peu près la même info provenant de chaque oeil et ils coopèrent grâce à de nombreux ‘câbles’ (corps calleux). En vision, la différence entre les deux hémisphères cérébraux est généralement au niveau de la qualité du traitement (intensité de réponse, rapidité, concordance avec d’autres aires spécialisées comme le langage, les émotions, etc).


C’est une bonne idée d’expérience : afin de rendre compte du traitement de l’hémiface par un hémisphère cérébral donné, il faudrait empêcher la vision binoculaire, soit en séparant le champ visuel au milieu des yeux, soit en cachant un oeil. Et présenter les images rapidement, en demandant au sujet de répondre si les hémifaces sont ressemblantes, ou pas… On saurait si un côté aurait une influence ou pas selon le temps de réponse.


Pour observer le travail de l’artiste :

Exposition #génétique à la galerie @parlezmoiphoto

17, rue Henry Monnier 75009 Paris

Janvier 2020 @genetique_photo


I N A N I S P H O T O G R A P H E

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Facebook : inanis.photo

Twitter : @inanis_photo

IG : @inanis_

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